Swile, un nouveau Fidor ?

, par  UNSA BPCE

Récemment, le Groupe a décidé de céder Bimpli à Swile, tout en prenant 22% du capital de cette dernière. Alors que tous les salariés ont encore en tête les pertes abyssales consécutives à l’achat de la "pépite" Fidor, ils sont aujourd’hui inquiets de ce nouvel investissement dans une "licorne". Mais quel est au juste le risque pris avec Swile ?

Dans un premier temps, on se dit que l’opération réalisée est plutôt astucieuse.

Bimpli, c’était quoi au juste ? De création très récente, le Groupe avait réuni dans cette structure l’ancienne Natixis Intertitres, (qui commercialisait désormais ses titres restaurant sous la dénomination Apetiz) et quelques start up comme Comiteo (société proposant des solutions destinées aux CSE via une plate-forme digitale) et Le Pot Commun, notamment.

Pourquoi se désengager ? Le secteur des titres restaurants et titres cadeau est hyper-concurrenciel et de nouveaux entrants comme Swile (créée en 2016) viennent changer la donne avec une offre digitale native, innovante et performante. Pour rester au niveau, les acteurs traditionnels (comme Bimpli, donc, mais aussi le Groupe Up, Sodexo, Edenred du groupe Accor Services) doivent donc réaliser des investissements importants, se chiffrant en dizaines de millions de d’euros, sans pour autant avoir la garantie de conserver ses parts de marché et donc à terme, de survivre...

Vendre Bimpli aujourd’hui, alors que la société est un acteur majeur du secteur et encore en plein développement, est donc peut-être un bon choix. Vendre quand tout va bien vaut mieux que vendre quand tout va mal (et dans ce domaine, le groupe a pas mal d’expérience)... Et les dizaines de millions qu’il aurait été nécessaire d’investir dans les mois et les années à venir pourront ainsi être consacrés à des activités qui sont au coeur de notre métier de banquier.

Toutefois, cette vente n’est pas un désengagement du secteur puisque l’opération se traduit par l’acquisition de 22% du capital de Swile, et un gain en "cash" sous forme de 150 millions d’euros en obligations convertibles en actions Swile.

La situation n’est certes pas du tout la même qu’avec l’acquisition de Fidor, qui s’est avéré être un puits sans fond, sous les demandes répétées du régulateur allemand pour maintenir cette "néobanque" péniblement à flot...

Mais le risque n’est pas nul non plus, loin de là. Si demain la valorisation de Swile s’effondre, nous enregistrerons des moins-values et dans le pire des cas, les 22% du capital de Swile ne vaudront plus rien. Idem pour les obligations convertibles si jamais nos dirigeants avaient l’idée (sait-on jamais) de les convertir en actions ! Et le groupe aurait alors vendu pour rien une entreprise qui fonctionnait bien...
Attention également aux tentations à venir. En tant que premier actionnaire, le groupe BPCE pourrait demain être sollicité pour une augmentation de captal, pour donner à Swile des moyens supplémentaires de se développer...ou pour combler d’éventuelles pertes.

L’histoire est donc loin d’être terminée et il conviendra d’être vigilants...

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