Natixis, cette banque d’affaires...

, par  UNSA BPCE

Déjà en 2008, Natixis avait fait de bien mauvaises affaires avec des subprimes, qui auraient mis le Groupe en grandes difficultés si l’Etat n’était pas intervenu à coups de milliards pour le renflouer (milliards qu’il a bien entendu fallu rembourser ensuite)...

Malheureusement, notre banque d’affaires ne s’en est pas tenue là !

On se souvient de l’affaire des "autocalls" en 2018 et de la déficience de couverture qui avait coûté 260 millions de chiffre d’affaires (PNB).

Des l’année suivante, on découvrait que Natixis avait investi dans H20, une société qui avait réalisé des investissements en lien avec un homme d’affaires allemand très controversé, Lars Windhorst. Le coût ne se chiffre cette fois pas en euros, mais en termes d’images, car l’affaire va coûter cher... aux clients du Groupe ayant investi dans des fonds gérés par H20. Natixis finit par lâcher l’affaire en se désengageant d’H20, mais trop tard, le mal est fait.

On ne compte plus non plus les amendes infligées à Natixis :
- 7,5 M€ par le Tribunal Correctionnel de Paris sur les subprimes pour "information trompeuse" ;
- 3 M€ par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), notamment pour un manque de transparence vis à vis de porteurs de parts de fonds gérés par Natixis ;
- 1,85 M€ par la Banque Centrale Européenne pour "non-respect des obligations de déclaration en matière de limites et d’expositions" d’une filiale luxembourgeoise ;
- 35 M€ par l’AMF (un record !) dans la fameuse affaire des frais cachés dans des "fonds à formule" commercialisés depuis 2005 auprès d’épargnants particuliers ;
- 88,3 M€ par l’Autorité de la Concurrence à Natixis Intertitres pour une forme d’entente illégale avec Edenred et Sodexo (eux-mêmes étant également condamnés).

Certaines de ces affaires sont aujourd’hui classées et d’autres pas, avec des appels en cours. Mais là encore, en termes d’image, le mal est fait.

Et voilà désormais Natixis prise dans une affaire de fraude fiscale d’une ampleur jamais vue, puisqu’il est question de 140 milliard d’euros ! Sur vingt ans, certes, mais quand même, ce n’est pas une mince affaire.

Il convient d’être prudent car cela ne fait que commencer et Natixis, comme les autres banques impliquées, ont droit à leur présomption d’innocence. Laissons l’affaire suivre son cours...

Mais Natixis va avoir affaire au Parquet National Financier, une institution qui n’est pas réputée pour son indulgence vis à vis des milieux d’affaires. Après avoir fait son affaire à un ancien candidat à la Présidence de la République, elle pourrait bien vouloir en faire de même avec quelques banques !

En attendant de connaître le fin mot de l’affaire, en attendant une communication de la direction qui, nous l’espérons, clarifiera la position de Natixis et l’ampleur des risques encourus par le Groupe, en attendant de savoir si le montage fiscal incriminé peut être qualifié de fraude fiscale, aggravée ou pas, ou de blanchiment de fraude fiscale... Ayons une pensée émue pour tous ces salariés, dont vous faites partie comme nous, qui ont suivi des formations obligatoires sur la déontologie, sur l’éthique professionnelle, sur la lutte anti-blanchiment... Pour ceux qui, peut-être un jour, ont été amenés à déclarer un cadeau d’une valeur de plus de 100 euros reçu de la part d’un fournisseur... Vous vous demandez sans doute comment des produits permettant une "optimisation fiscale" se chiffrant en milliards d’euros ont pu échapper à la vigilance de nos différents comités, directions des risques, instances de validation diverses et variées, sans parler du Conseil de surveillance (qui semble aujourd’hui très mal porter son nom), tous pilotés par des cadres dirigeants de déplaçant, sans doute, en classe affaires !

Il n’y a plus qu’à espérer que le montant de l’amende, en cas de condamnation, ne sera pas trop élevé. Peut-être pourra-t-on négocier cela avec Bercy et s’en sortit par une "affaire conclue" pas trop pénalisante au plan financier. Comptons sur Nicolas NAMIAS pour en faire son affaire.

Nous avons évidemment une pensée pour les salariés de Natixis, qui vont être les premières victimes de cette affaire si jamais leur entreprise est condamnée.
Nous en avons une également, pour tous les chargés d’affaires de nos réseaux, auxquels certains clients risquent de poser des questions désagréables...

Quand à Laurent Mignon, dirigeant de Natixis de 2009 à 2018, il doit se dire : "la belle affaire" ! Comme pour les tours BPCE, après lui, le déluge...

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